« On en parlera à ton retour » : 30 phrases que les managers doivent bannir cet été

16 juil. 2024

3min

« On en parlera à ton retour » : 30 phrases que les managers doivent bannir cet été
auteur.e.s
Ariane Picoche

Journaliste et responsable de la rubrique Decision Makers @ Welcome to the Jungle

Alix Mardon

Journaliste

contributeur.e

L’heure des vacances d’été a enfin sonné. Et c’est LA période durant laquelle on ne veut surtout pas penser au travail. Pour que vos équipes reviennent pleinement reposées, voici les phrases à éviter avant, pendant, et après leurs congés.

« Le temps est bon, le ciel est bleu. Nous n’avons rien à faire, rien que d’être heureux… » On connaît tous la chanson, et c’est exactement l’état d’esprit que l’on souhaite atteindre pendant nos congés estivaux. Pourtant, les Français ont de plus en plus de mal à déconnecter lors de leurs vacances : 71 % d’entre eux répondent notamment à leurs mails et appels professionnels. Il faut dire que vous, managers, ne leur permettez pas toujours de se libérer complètement du bureau. Que ce soit sur le ton de l’humour ou par souci d’anticipation, certaines phrases que vous prononcez avant, pendant et au retour de vos collaborateurs ne quittent pas leurs mémoires et les enchaînent au travail. Voici 30 répliques à bannir pour favoriser un repos 100 % réparateur pour vos équipes.

Avant les vacances

1. « Tu prends encore des vacances ? »

En France, un salarié – à temps plein ou temps partiel – qui a bossé chez le même employeur pendant au moins 1 mois, a droit à 2,5 jours ouvrables de congés par mois travaillé. Cela correspond à 30 jours ouvrables (ou 5 semaines) de congés pour une année entière. Voili voilou.

2. « On parlera de ça à ton retour… mais c’est assez urgent. »

Ou le come-back du « en même temps ».

3. « N’oublie pas de rester joignable. »

Le droit à la déconnexion, vous connaissez ?

4. « N’hésite pas à m’écrire sur WhatsApp en cas de besoin. » ou « J’aurai mon portable pro avec moi. »

Le droit à la déconnexion, ça vous concerne aussi.

5. « On va se débrouiller sans toi, mais ça va être difficile. »

Manque plus que les violons.

6. « À la rentrée, ça va être le rush. »

Comment semer la petite graine du stress pour qu’elle germe bien comme il faut pendant les congés de votre collaborateur.

7. « Ce n’est pas le moment de partir. »

C’est la meilleure façon de faire partir votre salarié, justement, et pour de bon…

8. « Toi comme tu n’as pas d’enfants, tu peux prendre tes congés en décalé. »

Ne pas avoir d’enfants – ce qui peut relever d’un choix ou non – ne devrait pas impliquer que l’on mette sa vie entre parenthèses. Managers, ne faites pas systématiquement passer ces profils au second plan. Trouvez l’équilibre avec vos salariés parents.

9. « Si tu pars en vacances maintenant, ça va être le chaos ici. »

Chantage affectif, bonjour.

10. « Tu as intérêt à ne pas t’absenter trop longtemps. »

Sinon quoi ? Vous allez lui envoyer un tueur à gages ?

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11. « Assure-toi de tout boucler avant de partir. »

Au lieu de mettre un coup de pression à votre salarié, aidez-le plutôt à prioriser ses missions. Certaines peuvent forcément attendre.

12. « On attend ton retour pour rattraper le temps perdu. »

Parce que les vacances, c’est du temps perdu, bien sûr.

13. « Qui va s’occuper de tes dossiers en ton absence ? »

Spoiler : ce n’est pas au collaborateur de trouver la solution.

14. « Il y a une connexion wifi où tu pars ? »

« Non ! Mais il y a la mer, le soleil et le sable fin. »

Pendant les vacances

15. « Je sais que tu es en vacances, mais peux-tu checker cet email ? »

Le droit à la déconnexion, on vous a dit…

16. « On a vraiment besoin de toi, tu peux revenir plus tôt ? »

Quel genre d’urgence nécessite un tel sacrifice ? Et puis si vous ne pouvez compter que sur une seule personne dans votre équipe, c’est qu’il y a peut-être un problème…

17. « Peux-tu travailler quelques heures depuis ton camping ? »

Entre l’aquagym, la pétanque et le barbecue… Et puis quoi encore ?

18. « Alors, comment se passent tes vacances ? »

C’est vraiment gentil à vous de prendre des nouvelles. Mais évitez, car la seule vue de votre nom sur son téléphone ramènera votre collaborateur au bureau illico presto.

Au retour des vacances

19. « Pas trop dure la reprise ? »

« Non franchement, je suis enchanté d’avoir arrêté le farniente pour retrouver mes piles de dossiers et les réunions à rallonge avec Jean-Philippe et Gisèle, ça me manquait trop. »

20. « Tu n’as pas tellement pris de couleurs ! »

Ouch.

21. « Ah t’es parti ? » ou « Déjà de retour ? »

Pas cool ! Bien que l’adage voudrait que personne ne soit irremplaçable, une absence complètement passée sous les radars ne fait jamais plaisir.

22. « Nous, on a bien bossé ! »

Traduction : « Pendant que tu te la coulais douce, certains ont sué sang et eau ». Vous ne seriez pas de Marseille, par hasard ?

23. « Maintenant que tu es reposé, tu es prêt à tout donner ! »

Oui, votre collaborateur a (on l’espère) rechargé ses batteries, mais pas pour les vider en une semaine. Laissez-lui le temps de retrouver le flow.

24. « Tu n’aurais pas un petit souvenir pour moi ? »

Votre salarié a évidemment passé ses vacances à ramasser des coquillages pour tout le bureau…

25. « On a eu quelques problèmes pendant ton absence, il va falloir que tu t’y mettes rapidement. »

Et hop, la patate chaude !

26. « Revenu avec plein d’idées fraîches ? »

Attention, vous risquez d’obtenir cette réponse : « Oui, j’ai inventé une nouvelle méthode révolutionnaire pour plier des serviettes sur la plage. Ça t’intéresse ? ».

27. « Tu as des centaines de mails à traiter, bonne chance ! »

Bravo, vous avez trouvé la recette de la phobie administrative.

28. « Tu as eu beau temps ? »

Et pourtant, vous savez bien que la météo est devenue un sujet sensible, surtout en France…

29. « Les prochaines vacances, c’est pas avant Noël maintenant… »

Merci pour le discours de « motivation » !

30. « On a reporté cette tâche jusqu’à ton retour, maintenant c’est à toi de jouer ! »

« Oh, il ne fallait pas… Vraiment… »

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Article écrit par Alix Mardon et Ariane Picoche, photo : Thomas Decamps pour WTTJ