Personal branding : ses 9 bénéfices méconnus sur notre carrière

02 juin 2022

7min

Personal branding : ses 9 bénéfices méconnus sur notre carrière
auteur.e
Aurélie Cerffond

Journaliste @Welcome to the jungle

Le personal branding, soit la démarche de créer sa marque personnelle, tend à devenir incontournable pour mener à bien sa carrière quelle qu’elle soit. Tout simplement car cela permet de rendre visible, aussi bien la personne que l’on est, que la qualité de son travail et de marquer sa différence dans un marché du travail particulièrement concurrentiel. Un atout considérable pour être recruté mais aussi pour obtenir une promotion, asseoir sa réputation ou encore trouver des clients quand on est indépendant.

Mais au-delà de l’atteinte d’objectifs concrets qui poussent à se mettre en lumière, quels sont les réels bénéfices de cette démarche ? Pour l’expert de renom en personal branding William Arruda, ils sont au nombre de neuf, et peuvent sérieusement dynamiter notre carrière. Quels sont-ils et comment se manifestent-ils ? On a posé la question aux principaux intéressés, à savoir trois professionnels aux profils différents mais qui ont en commun d’avoir construit une solide marque personnelle.

1. Se faire un nom

Ah la gloire ! Qui dit marque personnelle active dit renommée. Même si votre objectif numéro un n’est pas de devenir connu; prendre la parole, exprimer votre personnalité, montrer votre travail, vous expose. Et avec cette exposition, naît une notoriété, mais attention, - et c’est là que ça devient intéressant- , il ne s’agit pas d’une vaine célébrité auprès d’une foule d’anonymes. Mais plutôt une visibilité ciblée auprès des personnes de votre écosystème professionnel. Autrement dit les personnes qui pourront faire avancer votre carrière. Un point confirmé par Anaïs Koopman, journaliste indépendante qui n’hésite pas à prendre la parole et à partager ses réalisations sur les réseaux sociaux : « En fait, c’est le bon moyen pour se faire identifier sur ses sujets de prédilections. Pour ma part, il y a eu le rap, la santé des femmes, désormais les sujets de société liés au monde du travail. Les autres comprennent facilement qui on est et ce qu’on fait, alors quand on est sollicité, on l’est pour les bonnes raisons. »

Ce qu’elle communique est une source d’informations qui guide les professionnels de son secteur à lui proposer, non seulement des projets qui matchent avec ses compétences mais aussi, et c’est capital, avec ses appétences. « Spontanément quand je partage un article dont je suis particulièrement fière où que j’ai pris beaucoup de plaisir à écrire, mon audience le ressent et derrière, on me propose des projets qui me ressemblent de plus en plus… » Une mise en lumière bénéfique !

2. Combattre le syndrome de l’imposteur

Dans une création de marque personnelle, on va parler de soi, mettre en avant certains traits de sa personnalité mais aussi présenter ses meilleurs travaux. Un bon rappel quant à nos qualités et nos compétences, celles qu’on a tendance à oublier ou à minimiser, noyé sous le sentiment de n’être jamais “assez”. Pour Anaïs Koopman qui concède volontiers avoir toujours un peu de mal à entendre les compliments, s’exprimer de façon transparente sur son travail permet de réduire ce fameux syndrome de l’imposteur qui lui pèse : « En partageant de façon spontanée mes réalisations mais aussi mon quotidien de freelance avec ses aspects sympas comme les moins reluisants, cela m’aide à assumer mes failles. C’est un moyen de me dire “ok je ne suis pas parfaite, mais ce n’est pas si grave”, et d’ailleurs ce n’est pas grave non plus pour les personnes avec qui je travaille, elles apprécient au contraire cette vulnérabilité. » Un effet thérapeutique en somme, d’autant plus opérant si on joue la carte de l’authenticité.

3. Un aimant à opportunités

Une fois notre marque personnelle installée, elle travaille pour vous ! Le temps passé à la construire est définitivement bien investi tant cela peut générer de formidables opportunités. C’est le cas pour Darina Senhaji, Senior Account Manager chez Welcome to the Jungle, qui grâce à la création d’un podcast et d’une présence active sur LinkedIn a fortement élargi son réseau professionnel et a reçu de nombreuses propositions : « Des invitations à donner des formations, des demandes de prestations pour animer des événements professionnels, des interviews pour parler de mon métier… Autant de sollicitations qui sont venues à moi et de personnes que je n’aurais jamais rencontrées sans mon personal branding. » Même son de cloche pour Harold Gardas, cofondateur et CEO de la boîte de production vidéo KÖM, pour qui l’activité a décollé grâce à sa présence sur les réseaux sociaux « Tous nos clients sont venus grâce à cette visibilité, la mienne et également les contenus partagés par l’entreprise. D’ailleurs, depuis le jour 1 de la création de la boîte, nous n’avons jamais eu besoin d’embaucher de commercial, affirme-t-il fièrement. Mieux, cela nous a permis de recruter nos collaborateurs : des personnes qui aimaient notre ton, nos productions et qui ont eu envie de rejoindre l’aventure. C’est très gratifiant pour nous. » Ou comment ouvrir facilement le champ des possibles professionnels.

4. Un shoot d’énergie

Porter un masque dans sa vie professionnelle, prétendre être quelqu’un d’autre, se sentir déguisé… bref : jouer un rôle au travail est un poids mental qui peut s’avérer très lourd à porter. Un fardeau qui peut littéralement nous épuiser sur le long terme. Quand, bien au contraire, assumer sa personnalité, se révéler aux autres sans fard, apporte un regain d’énergie vivifiante. C’est même un moteur pour Darina Senhaji : « C’est un moyen pour moi de révéler toutes les facettes de ma personnalité. Je montre que je ne me résume pas à l’intitulé de mon poste. J’adore mon métier et j’adore l’entreprise pour laquelle je travaille, mais je suis bien plus que ça ! » L’account manager y voit également une manière de faire circuler une énergie positive avec les membres de son réseau avec qui elle interagit : « Toujours en mouvement, j’ai à cœur de partager mes aventures professionnelles avec mon réseau. Grâce à cela, je reçois beaucoup de messages bienveillants qui me donnent envie de continuer à me lancer de nouveaux défis… » Mieux que le café, un effet boostant au quotidien.

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5. Facteur de bonheur

Construire sa marque personnelle, c’est aussi aligner ses valeurs à son travail voire à la façon dont on travaille. Cet ensemble cohérent est un facteur d’épanouissement professionnel voire personnel non négligeable. Comme en témoigne le CEO de KÖM : « Je lie totalement ma personne à mon travail dans mon personal branding. Je n’ai pas essayé d’inventer un personnage mais bien au contraire, j’ai porté haut mes valeurs comme la bienveillance, la transparence, l’humour aussi… Et tout cela se reflète dans mes contenus mais aussi dans les productions de la boîte. » Une approche payante selon lui : « Les clients qui viennent à nous apprécient à la fois notre travail mais surtout les valeurs que l’on véhicule. Bosser avec des gens avec qui on est “alignés” facilite la relation, donne naissance à de meilleurs projets, explique le cofondateur. Après c’est aussi un choix qui peut être clivant, mais c’est totalement assumé. Notre humour un brin débridé n’est pas du goût de tout le monde par exemple, mais au final, je pense que c’est du temps de gagné car ça augure une collaboration qui n’aurait peut-être pas fonctionné. » Un bon moyen pour se sentir droit dans ses bottes mais également l’opportunité de rejoindre les bons projets, d’attirer les bonnes personnes, c’est-à-dire ceux qui nous correspondent.

6. Cash machine

Tout comme les consommateurs sont prêts à payer plus cher pour s’offrir une marque de renom, la notoriété conférée par notre marque personnelle nous aiderait à améliorer notre rémunération ou à négocier des tarifs à la hausse selon l’expert en personal branding William Arruda. Un argument non valable pour Darina, qui en tant que salariée, ne pense pas que sa marque personnel ait une quelconque incidence sur le salaire qu’elle perçoit, quant à la freelance Anaïs, elle se voit difficilement négocier ses tarifs en faisant entrer en ligne de compte ce type de critère, en tous cas pas en l’état. Enfin, pour Harold, s’il ne parle pas de hausses de tarifs appliqués aux prestations que son agence propose, il y voit de tout de même un argument de vente supplémentaire : « Notre visibilité est un bonus pour nos clients. Ils nous demandent de relayer notre collaboration via les réseaux sociaux pour augmenter leur notoriété. » Un partage demandé via la page profil de KÖM mais également via la page personnelle du CEO qui cumule deux fois plus d’abonnés, jusqu’à 25 000 sur LinkedIn. Peut être pas une machine à billets donc, mais un argument de plus à apporter à la table des négociations ?

7. Pilote à bord

Et si son personal branding était la clef de l’émancipation ? Le moyen idéal de gagner en assertivité, de mieux manager sa carrière, car on s’autorise à exprimer et porter ses ambitions… ? Des effets qui se mesurent probablement sur le long terme mais la journaliste indépendante Anaïs Koopman observe déjà certains effets : « Je dirais que ça me donne la force de dire non ! C’est un défaut classique en freelancing, au début on accepte toutes les missions qu’on nous propose sans sourciller, trop content d’avoir du boulot. Et là de plus en plus, j’arrive à refuser les projets qui m’intéressent moins pour privilégier ceux qui m’épanouissent ou me correspondent le plus. Un luxe possible car j’ai la chance de recevoir régulièrement des propositions de collaboration via mes réseaux sociaux. » Bien aux commandes de sa carrière, on est prêt à la faire décoller.

8. Réaliser ses objectifs

Raison première qui nous pousse le plus souvent à se lancer dans la création d’une marque personnelle, cette dernière doit nous permettre d’atteindre nos objectifs professionnels. Des objectifs aussi pléthoriques que nos vies pros (se faire recruter, changer de voie, trouver des clients/partenaires/investisseurs/collaborateurs, se faire identifier en tant qu’expert dans son domaine, etc.). Le moins que l’on puisse dire, c’est que la démarche a fonctionné pour Anaïs, qui pourtant craignait les fins de mois difficiles au moment d’opérer son virage entre le salariat et le freelancing : « Je suis presque honteuse de le dire mais c’est vrai que je n’ai jamais eu besoin de chercher de piges. Ce sont les clients qui sont tous venus à moi, attirés ou intéressés par mes réalisations ou par mes engagements, explique-t-elle avant de nuancer son propos. Malgré tout, je veille à ne pas me reposer sur mes lauriers. Une marque personnelle, aussi efficace soit-elle, ne dispense pas de devoir travailler dur et d’aller chercher soi-même certaines opportunités. » Pas une fin mais bien un moyen, le personal branding est ce compagnon de route, qui nous accompagne pour mieux nous faire grandir.

9. Un cercle vertueux

C’est mathématique : rayonner grâce à une marque personnelle qui incarne qui nous sommes vraiment va muscler notre confiance, qui va à son tour se refléter dans notre image professionnelle et ainsi de suite. Un cycle 100% positif validé par nos trois témoins comme Darina Senhaji « C’est valable dans plein d’autres situations je pense, mais ça se vérifie dans ce cas précis : c’est vrai que plus notre marque personnelle rayonne, plus on est à l’aise dans ses prises de paroles. Plus confiant, on ose plus aussi. Une prise de risque qui va à son tour être appréciée et nourrir son personal branding. » De quoi amplifier sa confiance, son bien-être… sa réussite !

S’il est difficile d’avancer professionnellement sans aucun personal branding, plutôt que de l’envisager comme une énième contrainte que nous impose les codes du monde du travail moderne, on peut y voir une voie royale d’affirmation de soi ! L’occasion d’afficher ses valeurs, ses ambitions, d’assumer sa personnalité aussi… Et un bon moyen de se réaliser professionnellement et personnellement.

Article édité par Éléa Foucher-Créateau, photo Thomas Decamps pour WTTJ

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