Personal branding : nos conseils pour sauter le pas et oser parler de soi
21 juin 2022
Journaliste @Welcome to the jungle
Journaliste - Welcome to the Jungle
Vous avez toujours voulu essayer le personal branding sans jamais oser sauter le pas ? Pour le cinquième épisode du Grand Saut - le live de Welcome to the Jungle qui déconstruit nos peurs professionnelles -, nous avons reçu Aurélie Cerffond, journaliste et auteure de “Vous êtes unique, montrez-le, le guide du personal branding de Welcome to the Jungle”, qui nous a aidé à démonter les mythes et peurs associés à la démarche. Vous n’avez pas pu suivre le live ? Pas de panique, cet article rassemble les meilleurs conseils issus de cet entretien.
Peur n°1 : manquer d’humilité
Le personal branding ce n’est pas se vendre, mais révéler un peu plus de soi
« Quand on entend l’expression personal branding, on imagine généralement une personne qui n’a pas peur de parler de ses réussites, d’évoquer son histoire personnelle pour en tirer un certain bénéfice, un peu comme si la pudeur et l’humilité avaient disparu. Et si on a tendance à réduire ce concept au “marketing de soi”, en réalité, le personal branding, c’est avant tout dévoiler un petit peu plus qui l’on est vraiment. Il s’agit de valoriser ce que l’on fait au quotidien dans son travail, de parler de ses valeurs personnelles mais aussi affirmer ses ambitions professionnelles. En fait, tout dépend de l’objectif que l’on s’est fixé : trouver un nouvel emploi, obtenir une promotion, se faire identifier comme expert dans son domaine ou encore trouver des clients et des investisseurs si on travaille à son compte… Mais est-il possible de parler de soi tout en restant pudique ? Oui, car on peut très bien révéler certains traits saillants de sa personnalité sans aller sur le terrain de l’intime tout comme on peut être fier de son travail, sans en faire des tonnes et paraître prétentieux. »
Un bon moyen d’atteindre ses objectifs professionnels
« Beaucoup de professionnels pensent que, de nos jours, on est obligé de passer par le personal branding pour réussir. Sans être une obligation, -sans compter que chacun a sa propre définition de la réussite-, il est vrai que c’est un bon moyen d’atteindre ses objectifs professionnels. Il y a plusieurs facteurs qui l’expliquent : d’abord on est de plus en plus nombreux à arriver dans le monde du travail en ayant fait de longues études. Donc, comment se distinguer quand on est au coude à coude avec des personnes qui ont les mêmes qualifications dans un secteur en tension ? En parlant de soi et en montrant ce qui fait notre singularité. De même, les entreprises sont de plus en plus ouvertes à accepter les individualités. La diversité, gage d’innovation, est presque devenue un critère de sélection tant elles ont besoin d’idées neuves. Enfin, les compétences comportementales, les soft skills, comptent désormais autant si ce n’est plus que les compétences techniques et le personal branding permet de les révéler. »
Tous les parcours sont intéressants, on a tous une histoire à raconter
« Il est tout à fait normal de ne pas se sentir à l’aise avec l’idée de parler de soi. Souvent, on pense que notre histoire est banale, fade, qu’elle n’intéresse personne. Mais je pense qu’on a tendance à se comparer notamment aux récits de vie véhiculés via les médias et les réseaux sociaux qui n’ont de cesse de valoriser les parcours particulièrement inspirants, les grandes réussites ou la résilience hors du commun de certaines personnes qui sont parvenues à rebondir malgré de nombreux échecs… Or on a tous et toutes un parcours, un bagage personnel et professionnel uniques, tout aussi intéressants ! Et puis, il ne faut pas oublier que les personnes qui nous écoutent ou nous lisent via nos publications, ont besoin de se reconnaître dans nos récits. C’est cette analogie qui crée de la connivence, qui va créer du lien avec l’autre. Et cela se vérifie autant dans la vraie vie que dans les échanges virtuels. Dans ce contexte, il y a plus de chances d’avoir des points communs avec les personnes qui évoluent dans notre écosystème professionnel qu’avec les dix personnalités les plus influentes de l’année élues par les grands magazines, et c’est très bien ainsi. »
Se lancer dans le personal branding, c’est maîtriser son image professionnelle
« Pour les plus réticents à l’idée de parler de soi, il faut se dire que notre marque personnelle existe déjà. Car à chaque fois qu’on entre dans une pièce, qu’on se présente, qu’on prend la parole en réunion, qu’on s’exprime sur les réseaux sociaux… cela dit quelque chose de nous, y compris si l’on se cache d’ailleurs. L’idée avec le personal branding, c’est de s’emparer de son identité professionnelle pour s’assurer qu’elle nous ressemble vraiment. Est-ce que j’envoie les bons messages aux bonnes personnes ? Est ce que mon image reflète vraiment qui je suis ? Etc. Et si ce n’est pas le cas, comment est-il possible de rectifier le tir ? »
Peur n°2 : ne pas se reconnaître dans son personal branding
Pour bien parler de soi, il faut bien se connaître
« Bien se connaître semble simple sur le papier et pourtant, ce n’est pas évident pour la plupart d’entre nous ! Cela mérite une introspection que l’on peut faire avec un thérapeute ou avec un coach. Mais sans aller jusque là, il est tout à fait possible de faire des exercices seul, voire de solliciter son entourage qui peut nous aider à mettre le doigt sur certains éléments-clés de notre personnalité. Côté pro, on peut se demander quelles sont nos compétences, nos talents, ce qu’on a envie de mettre en avant, l’environnement de travail bon pour nous… Toutes ces informations vont nous aider à construire notre marque personnelle. Parmi tous les exercices que l’on peut trouver sur internet, je recommande l’Ikigaï qui croise plusieurs idées fondamentales pour mieux se comprendre : ce que j’aime faire, ce pour quoi je suis doué, ce dont le monde a besoin, ce pour quoi je peux être payé. Cela révèle notre raison d’être et de travailler et c’est très éclairant. »
Soigner son identité numérique
« Si on n’est pas créateur de contenu, on n’a pas forcément besoin d’une stratégie de personal branding bien huilée mais il y a tout de même des bonnes pratiques à adopter. Déjà, veiller à sa e-réputation, en tapant son prénom et son nom dans les moteurs de recherche et de voir ce qui apparaît. On n’est jamais à l’abri d’une bonne ou d’une mauvaise surprise ! Puis n’hésitez pas à faire un brin de ménage, à fermer les sites ou profils que vous n’utilisez plus, et à prendre un pseudo pour vos activités privées. Surtout, mettez bien toutes vos informations à jour. Ensuite, identifiez les plateformes sur lesquelles vous souhaitez déployer votre présence et commencez à nourrir petit à petit des interactions avec les professionnels de votre secteur. »
Choisir la bonne plateforme pour diffuser ses contenus
« C’est être présent au bon endroit. Typiquement, si on est photographe, graphiste, illustrateur, on a plutôt intérêt à montrer visuellement son travail sur Instagram, quand un journaliste de presse écrite optera instinctivement pour Twitter et un responsable des ressources humaines aura du mal à se passer de LinkedIn. Mais il ne faut pas se fermer des portes, car toutes les cibles sont sur tous les réseaux, et si on est à l’aise avec le média on peut aller où bon nous semble. Comme la coach en carrière Career Kueen qui cartonne sur Tik Tok par exemple. Ça peut sembler étonnant et pourtant, ce qu’elle propose est rafraîchissant et bien adapté à une cible jeune. Une bonne raison de prendre en compte le profil des personnes à qui l’on s’adresse. »
Peur n°3 : ne pas suivre les bons codes
Bannir les textes copier-coller
« Il n’y a pas de règles d’écriture stricte pour faire un bon personal branding. Ce qui compte vraiment c’est trouver sa voix, son ton, utiliser un langage avec lequel on est à l’aise. Pendant l’écriture de mon livre, j’ai rencontré une experte qui avait un langage familier dans sa vie quotidienne et qui l’assume totalement dans sa vie professionnelle. Cette particularité fait partie de sa marque personnelle et cela participe à diversifier ce que l’on peut lire sur les réseaux sociaux. Car malheureusement aujourd’hui, quand on scrolle son fil d’actualité, notamment sur LinkedIn, on a vite fait de retomber sur les mêmes publications, avec le même ton, la même mécanique… avec une forte sensation de “déjà-vu”, ce qui est bien dommage car cela nous empêche de connaître et de comprendre mieux la personne derrière le texte. »
Choisir deux ou trois thématiques de prédilection
« Si on est commercial ou account manager, on n’est pas obligé de parler de ce seul sujet, car bien heureusement d’ailleurs, nous sommes tous et toutes bien plus complexes et pluriels que notre job. Cependant, pour se rendre facilement mémorable auprès des autres, il est pertinent de se faire identifier sur deux ou trois thématiques précises. Tout simplement pour que l’on pense à nous, dès qu’une opportunité nous correspondant se présente. »
« A noter, que le personal branding est une démarche qui s’inscrit dans le temps et qu’il ne sert à rien de ne s’attacher qu’aux vanity metrics, ces datas données par les réseaux sociaux (nombre de likes, partages, abonnés etc.) En effet, ce n’est pas parce qu’un post devient viral que vous allez réussir à vous bâtir une communauté fidèle, et ce n’est pas parce que vous avez du mal à générer de l’audience pendant six mois que vous n’allez pas taper dans l’œil d’un recruteur ou trouver des prospects. Une bonne marque personnelle c’est avant tout une image qui nous ressemble vraiment, et l’atteinte de ses objectifs pros d’un point de vue qualitatif. »
Faire évoluer son personal branding en même temps que soi
« Bien sûr nos intérêts changent, tout comme notre carrière ne cesse d’évoluer. Certains se reconvertissent, déménagent à la campagne, se mettent à leur compte… Les personnes qui respectent des trajectoires linéaires sont de plus en plus rares, ce qui rend le monde professionnel si passionnant ! Finalement, le seul piège dans lequel il ne faut pas tomber, c’est de capitaliser sur une visibilité existante et se retenir d’aller vers des nouveaux sujets. Même si on est identifié sur une thématique précise depuis un certain temps, il faut oser changer de registre, de média, de format… tout cela dans l’optique d’affirmer toujours qui l’on est ici et maintenant. »
Article édité par Manuel Avenel
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