7 stratégies à adopter pour décrocher un poste (un peu) au-dessus de ses compétences
19 juil. 2023
5min
À première vue, il faut être un peu tête brûlée pour postuler à un job quand on n’a pas les compétences requises – et encore plus quand il est convoité par des dizaines d’autres personnes (plus) qualifiées. « Pas d’accord », interrompt Sarah Blakenship, coach de carrière qui parle en connaissance de cause puisqu’elle a plusieurs fois décroché des postes pour lesquels elle ne cochait pas toutes les cases.
Plus globalement, la fondatrice de Gen X Nation (communauté de soutien et d’entraide pro entre jeune, ndlr) estime qu’il ne coûte rien de tenter sa chance. « Si on se décourage à postuler, on a 0 chance d’embauche. Pourtant, on ne sait jamais ce qui aurait pu se passer. »
Entendons-nous bien : croire en vous et faire preuve d’ambition dans votre stratégie de recherche d’emploi est une très bonne idée. En revanche, envoyer votre CV à tour de bras sans trop de discernement ne peut que vous faire perdre du temps. Il n’y a pas d’intérêt à postuler quand vous ne possédez aucune des compétences requises ou qu’il vous manque LA compétence demandée. « Si vous n’avez pas du tout les qualifications demandées, ne postulez pas, prévient Sarah Blakenship. Ça reviendrait par exemple à vouloir être docteur⋅e alors qu’on n’a pas fait Médecine. Vous perdriez votre temps et en feriez perdre aux personnes chargées du recrutement, qui doivent parfois éplucher des centaines de candidatures. »
Ne postulez pas si :
- La question de la nationalité / du visa ou le lieu du poste risque de poser problème ;
- Vous n’avez aucune des compétences requises pour le poste, ni de compétences transversales (transférables) ;
- Votre CV ne colle pas à plus de 50 % au profil recherché.
Pour résumer, disons que si vous avez les 2/3 des compétences demandées, il est probablement intéressant que vous postuliez. Vous cochez 50 à 60 % des cases et avez des compétences transférables ? Foncez, conseille Sarah Blakenship.
7 stratégies à activer pour postuler quand on est « sous-qualifié »
Vous avez décidé de vous lancer et de postuler. Que faire à présent pour mettre toutes les chances de votre côté ? Voici les stratégies que Sarah Blakenship suggère d’adopter pour décrocher le poste, même s’il manque des cordes à votre arc.
1. Le CV, votre porte-parole
Vous postulez pour un job légèrement éloigné de ce que vous savez faire ? « Bossez d’abord votre CV », indique la coach. C’est, selon elle, la première brique à poser, et pas des moindres. « Votre CV doit montrer ce que vous avez entrepris et réussi. Je coache mes clients pour que les temps forts de leur expérience pro y figurent de manière visible. Les informations que vous tenez à valoriser en premier, placez-les sur les deux premiers tiers de votre CV. » Pensez à mentionner vos certifications, vos principaux accomplissements. Ajoutez des données ou des chiffres parlants pour illustrer votre expérience. Et si vous n’avez pas exactement le parcours demandé, veillez à ce que vos compétences transverses soient bien visibles et identifiables.
Si vous êtes à un poste junior mais gérez parfois des dossiers avec votre N+1 par exemple, ajoutez entre parenthèses le nom du poste au-dessus du vôtre, suggère Sarah Blakenship : la personne qui recrute sera interpellée et cela vous donnera l’occasion de développer en entretien.
Attention, de plus en plus d’entreprises utilisent des algorithmes pour trier les CV en fonction des mots-clés présents. Pour optimiser vos chances d’être retenu, veillez à inclure les mots-clés principaux de l’annonce dans celui-ci.
2. Réseautez
Le réseau joue un rôle crucial. LinkedIn est une plateforme gratuite qui a l’avantage de rassembler des centaines de millions de personnes. « Il n’y a aucune raison de ne pas exploiter cet outil. Cherchez à entrer en contact avec des gens qui ont le parcours que vous visez. Ils et elles seront certainement en mesure de vous ouvrir quelques portes. Tenter votre chance ne coûte pas grand-chose : envoyez un message, posez des questions. Le pire qui puisse arriver ? Qu’on vous ignore ou qu’on dise non pour rejoindre votre réseau. Le risque est mineur, foncez ! »
La coach tempère cependant : « Le réseau est un très bon outil, mais il ne remplace pas la recherche active et les candidatures officielles ». Voyez-le comme le bon endroit pour poser des questions, vous faire aider pour la préparation d’un entretien ou peut-être échanger avec une personne de l’entreprise, afin d’en apprendre davantage sur le processus de recrutement. Quand on manque de qualifications pour un poste, avoir des contacts dans l’entreprise (ou toute autre structure) qu’on convoite est toujours un plus.
3. Sachez donner le change
Donner le change en entretien ? Sarah Blakenship avoue être fan de cette stratégie. C’est d’ailleurs ce qui a propulsé sa carrière et l’a conduite là où elle est aujourd’hui. Vendre son profil plutôt que de rester « à sa place » lui a permis de décrocher des postes qui étaient (presque) à portée de main et de grandir professionnellement – ce qui lui aurait impossible sinon. « Il ne faut clairement pas mentir, parce que ça finirait par se savoir et vous risqueriez de ne pas passer la période d’essai. En revanche, appliquez-vous à démontrer de façon créative que vous avez l’expérience ou le potentiel requis pour le poste ! » Il faut malgré tout tomber sur la bonne personne, prête à vous faire confiance même si vous avez un peu moins d’expérience. Face à une personne ouverte à un recrutement moins conventionnel, positionnez-nous comme le ou la bon⋅ne candidat⋅e.
Ne jouez pas avec les titres de poste, alerte Sarah Blakenship : « Si vous occupez actuellement un poste junior, ne dites pas autre chose sur votre CV. Vos interlocuteurs finiront bien par voir que c’était faux, soit durant la phase de recrutement, soit au moment de votre onboarding. »
4. Faites-vous connaître sur LinkedIn
Pour la coach, c’est un gros levier de carrière. « Les entreprises en phase de recrutement n’hésitent plus à consulter le profil des candidats sur les différents réseaux sociaux. On va regarder les contenus que vous publiez, sur quoi et comment vous vous exprimez et, dans certains cas, le nombre de personnes qui vous suivent, la manière dont vous interagissez avec elles. » Vous positionner en tant qu’expert dans votre domaine et développer votre « marque » sur LinkedIn sont deux pistes à suivre pour doper vos candidatures, car vous y gagnerez en visibilité et en crédibilité aux yeux de vos potentiels recruteurs. Vous pouvez partager les différents enseignements tirés de votre expérience pro, ou bien des contenus qui vous ont aidé à vous former, des retours d’expérience sur des stratégies que vous avez testées…
« Une marque personnelle forte et surtout un réseau solide, sont des acquis sur le long terme. Continuez de les entretenir et les faire grandir tout au long de votre carrière. C’est un tissu professionnel dans lequel vous pourrez toujours puiser des contacts utiles, trouver des réponses à vos questions et, qui sait, des opportunités professionnelles. »
5. Visez les entreprises qui privilégient la formation et la progression continue
Les entreprises qui investissent dans la formation et croient aux trajectoires évolutives pour peu qu’on donne à chacun⋅e, en interne, les moyens de réussir, sont assurément plus enclines à embaucher des profils « en devenir », estime Sarah Blakenship. Si le besoin est plutôt d’avoir quelqu’un d’immédiatement opérationnel, il est peu probable que l’entreprise retienne un⋅e candidat⋅e à qui certaines compétences manquent encore. Les structures qui misent davantage sur la bonne personnalité que sur le CV parfait se montreront plus ouvertes aux candidatures « en dehors des clous » : charge à vous de montrer que vous pouvez être à la hauteur du poste.
6. Entretien décroché : montrez que vous êtes LA bonne personne
Décrocher un entretien signifie que quelqu’un accorde du crédit à votre candidature. Mais votre but n’est pas encore atteint. Vous n’avez pas toutes les compétences en poche : il va falloir mettre les bouchées doubles, prévient Sarah Blakenship. « Vous devez apporter la preuve que vous êtes bien la bonne personne et (bien) répondre aux questions qu’on vous posera en entretien. » Faites vos recherches sur l’entreprise en amont de la rencontre, tâchez d’en savoir plus sur la culture interne, préparez des questions claires. En d’autres termes : bossez à fond votre entretien pour pouvoir marquer des points le jour J.
7. Croyez (vraiment) en vous
Sarah Blakenship en est persuadée : la confiance en soi est vendeuse. « Votre confiance en vous peut vous aider à convaincre et vous permettre d’accéder à un poste qui pourrait sans ça vous passer sous le nez. Je crois dur comme fer qu’il vaut mieux décrire qui vous voulez devenir plutôt que vous êtes actuellement. Si vous arrivez à vous projeter à votre futur poste, avec les bonnes compétences, vous aurez davantage de chance d’inspirer confiance dès le stade de l’entretien. »
Attention, cela ne signifie pas verser dans l’assertivité excessive ou l’arrogance.
Veillez plutôt, comme le conseille la coach, à travailler les trois points suivants, pour booster votre confiance en vous :
- Bien connaître et être convaincu⋅e de vos compétences
- Savoir ce qui est à votre portée
- Savoir ce qui ne l’est pas exactement, mais que vous pourrez apprendre à maîtriser, vous n’en doutez pas, une fois en poste.
Article traduit de l’anglais par Sophie Lecoq et édité par Gabrielle Predko, photo Thomas Decamps pour WTTJ
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