8 erreurs à ne surtout pas faire en entretien d'embauche
02 déc. 2020
8min
BA
Votre CV et votre lettre de motivation ont réussi à convaincre un employeur et vous voilà convoqué à un entretien d’embauche ? Bravo ! Mais le chemin vers votre potentiel nouveau poste ne fait que commencer. Il faut désormais transformer l’essai et réussir cet entretien, montrer que vous êtes le•la meilleur•e pour le poste face aux dizaines d’autres candidats qui ont également été sélectionnés pour rencontrer le recruteur. Et pour y parvenir, le premier pas consiste à ne faire aucune erreur qui pourrait vous éliminer d’office. Au-delà des incontournables, telles que manquer de politesse ou arriver en retard, il en existe d’autres, moins évidentes, qui font pourtant de nombreuses victimes à chaque process de recrutement. Nous avons interrogé Karen Tuyserne, coach emploi pour le site embauchezmoi.org afin qu’elle revienne sur ces erreurs à ne pas commettre et nous souffle quelques techniques pour apprendre à les éviter.
1. Être trop générique
C’est une erreur plus courante chez les jeunes diplômés car elle est liée, en partie, à un manque de confiance en ses compétences. En début de carrière, on a parfois du mal à parler de soi et on préfère alors donner des arguments génériques, assez communs tels que « Je veux rejoindre l’entreprise pour grandir professionnellement » ou encore « Je veux enrichir mon expérience. » Cela reste assez vague, et pourrait être employé quelle que soit l’entreprise dans laquelle vous postulez. Karen, la coach en recherche d’emploi, nous explique qu’il faut savoir « parler la même langue que le recruteur. Celui-ci doit retrouver dans vos arguments des mots clés qui lui permettront de voir si vous correspondez au poste. Pour cela, épluchez l’offre d’emploi et relevez ces mots qui feront tilt à coup sûr. Par exemple, vous pouvez dire : « Je souhaite rejoindre votre équipe pour aller plus loin en techniques de référencement » ou « J’aimerais travailler dans le secteur X qui me passionne auprès de clients comme X. » Être plus précis dans les raisons qui vous poussent à postuler attestera davantage de votre motivation et votre enthousiasme. »
2. Se disperser
L’entretien, c’est l’art de bien communiquer : ne pas trop en dire, mais suffisamment pour convaincre. Le risque est de vouloir en dire trop, et que votre discours manque de cohérence. Évitez les digressions, privilégiez la concision et la précision dans vos réponses. Allez droit au but et si le recruteur a besoin que vous éclaircissiez certains points, il vous le fera savoir.
Un autre réflexe que l’on voit chez certains candidats et qui peut rendre leur profil un peu trop vague aux yeux des recruteurs, c’est de tout miser sur leur polyvalence. Effectivement, s’épanouir dans plusieurs tâches à la fois est une qualité, mais qui ne convainc pas forcément tout le monde… « Souvent, les candidats sont fiers de parler de leur polyvalence, indique Karen. Mais aujourd’hui, beaucoup d’entreprises cherchent avant tout des experts. » Plutôt que de rappeler que vous avez des compétences transverses ou que vous pouvez faire “un peu de tout”, insistez aussi sur vos spécialités, vos connaissances de certains sujets importants pour le poste. « Et dans le cas où l’entreprise se situe dans un secteur qui ne vous est pas très familier, à vous d’expliquer comment vous serez en mesure de transvaser vos expertises dans ce nouveau contexte, conseille Karen. *N’oubliez pas, les recruteurs veulent quelqu’un qui sache aller au fond des choses, pas une personne qui souhaite papillonner de sujet en sujet »
À la recherche d'un job dans lequel vous développer ?
3. Être trop egocentrique
« Parlez-moi de vous ». Il y a de fortes chances que le recruteur vous pose une question de ce type. L’objectif de celle-ci - et du reste de l’entretien d’ailleurs - est, vous le savez, d’en apprendre un peu plus sur vous, mais pas seulement ! Même lorsqu’il semble s’intéresser à vous, le recruteur cherche avant tout à savoir si vos besoins coïncident avec ceux de l’entreprise. Évitez donc d’être trop centré sur vous-même. « Il ne faut pas se focaliser uniquement sur ses propres besoins. Vous ne renvoyez pas une très bonne image de vous-même si vous vous contentez de répondre que vous voulez le job “pour sortir du chômage”, ou “parce que l’entreprise est leader du marché”, etc. Vous ne devez pas oublier de montrer ce que vous allez apporter à l’entreprise, c’est le plus important. » rappelle Karen.
Veillez aussi à ne pas révéler un ego surdimensionné. S’il est indispensable de se montrer sûr de soi, il ne faut pas non plus tomber dans l’arrogance. « Surtout si vous êtes en début de carrière, met en garde la coach en recherche d’emploi. Oubliez les phrases telles que “vous ne trouverez pas meilleur que moi” ou “vous ne le regretterez pas”, etc. » De même, plutôt que de ne parler que de vos exploits individuels, comme la fois où vous avez trouvé LE jeu de mot parfait au cours d’un brainstorming spécial slogans, restez humble, et mettez plutôt en avant les initiatives collectives, votre capacité à participer à un effort de groupe. Et remettez ces expériences précédentes en perspective avec les enjeux de l’entreprise.
4. Être nonchalant
Vous cherchez du travail depuis plusieurs mois et vous ressentez de la lassitude ? C’est compréhensible mais ne faites pas l’erreur de baisser la garde. Gardez les bons réflexes : renseignez-vous sur l’entreprise et le poste avant de vous présenter à l’entretien. Il faut montrer que vous n’êtes pas venu au rendez-vous par hasard, et que vous vous êtes approprié l’offre d’emploi.
En amont donc, comme le suggère Karen : « faites un tour sur le site de l’entreprise et sur son profil Welcome to the Jungle sans oublier de vous faire une idée du profil de ses clients. Puis, rendez-vous aussi sur les réseaux sociaux pour être au fait de leur dernières actualités. » Le but : être bien au courant des projets en cours et grands défis de l’entreprise. Vous pouvez aussi entrer en contact via Linkedin avec des personnes qui travaillent ou ont travaillé dans cette entreprise. Tous les moyens sont bons pour s’imprégner de la culture de l’entreprise et vous familiariser avec les enjeux qui lui sont propres. C’est la meilleure façon de pouvoir habillement rebondir pendant l’entretien, de vous montrer curieux et d’envoyer un signal positif.
Karen ajoute que la nonchalance peut aussi se voir à travers l’attitude que vous avez. Faites donc tout votre nécessaire, par vos gestes et vos paroles, pour dégager une énergie positive. « Passer un entretien, c’est comme raconter une histoire, illustre Karen. Il faut absolument réussir à capter l’attention du recruteur et éviter à tout prix qu’il ne décroche. Pour cela, essayez de ne pas être monotone, de parler suffisamment fort et de mettre de la vie dans votre discours. » Bref, montrez que vous saurez être un élément moteur et clé de l’entreprise. Misez donc, sans exagérer, sur votre bonne humeur, votre humilité, votre audace, et votre honnêteté. Si vous avez l’air motivé, on pourra plus facilement vous imaginer épanoui à votre poste et au sein des équipes en place. Un salarié heureux, c’est un salarié qui travaille bien ! Alors avant l’entretien, rappelez-vous pourquoi vous avez postulé à ce job et quelles sont vos motivations. Un bon moyen de garder son enthousiasme au cours de la conversation.
5. Être vindicatif
Le monde du travail est un vrai microcosme. Si au détour de quelques phrases, vous critiquez trop frontalement vos anciens employeurs, cela pourrait fortement vous desservir. Pour Karen, cette erreur se révèle bien souvent fatale. « Il existe une sorte de solidarité entre recruteurs qui les pousse instinctivement à se placer du côté de l’employeur. Alors, si vous dites que l’ambiance était insupportable dans votre ancienne boite, ou que votre ex-patron était colérique, ils auront tendance à se demander : Et si le problème, c’était vous ? Et si cela révélait simplement vos difficultés d’intégration ? » Surtout, les gens en colère ou trop critiques lors d’un premier entretien ne renvoient pas une image positive d’eux-mêmes. Sachez rester mesuré et tempérez vos opinions lorsque vous évoquerez votre ancienne entreprise lors de la première rencontre pour que l’on ne vous reproche pas votre manque de souplesse.
6. Déguiser ses défauts
« Je suis perfectionniste » : atout ou faiblesse ? La question sur vos défauts est un grand classique de l’entretien. Généralement, on essaye de transformer un aspect négatif de sa personnalité en quelque chose de plus positif. Mais les professionnels sont habitués à ces pirouettes et peuvent avoir le sentiment que tous les candidats utilisent la même astuce.
Pour vous démarquer et faire preuve d’audace, n’hésitez pas à jouer la carte de l’honnêteté. Il est plus pertinent de raconter un vrai trait de votre personnalité et montrer comment vous travaillez actuellement à l’améliorer, que d’esquiver la question. Ce qui intéresse le recruteur est d’essayer de percevoir votre capacité à gérer les difficultés, à vous adapter. Karen nous donne quelques astuces pour mieux vous en tirer lors de la fameuse question. « Donnez un véritable défaut car les recruteurs ne sont pas dupes. Mais rien ne vous empêche d’en donner un qui était vrai il y a peu de temps et que vous êtes finalement parvenu à corriger. Autrement, *donnez un défaut qui est toujours d’actualité, mais limitez-le dans le temps ou dans un contexte particulier. Par exemple, si vous êtes du genre impatient et que vous postulez à un poste en comptabilité, vous pourriez dire : “Il m’arrive de manquer de patience lors des périodes de clôture comptables et je sollicite alors beaucoup mes collègues”. Ce sera davantage compréhensible de la part du recruteur et bien moins grave dans la perspective de votre embauche. »
7. Ne pas poser de questions à la fin de l’entretien
Vous pouvez en être sûr, dans 100% des cas, les entretiens se concluent par la phrase : « Avez-vous/as-tu des questions ? »
À ce moment-là, dans votre esprit, c’est le soulagement, vous entrevoyez une porte de sortie et vous n’avez qu’une seule envie, l’enfoncer. Oh la vilaine faute ! Quelle tristesse, se faire disqualifier sur la ligne d’arrivée… Sachez plutôt saisir l’opportunité que constitue cette question, et profitez-en pour terminer l’exercice en beauté. Car si vous ne daignez pas poser la moindre question, cela ne fera pas un très bon effet sur le recruteur, qui considérera peut-être que vous n’êtes pas si intéressé que cela par le poste. Comme le rappelle Karen, « On est plus jugé sur la qualité des questions que sur celle des réponses. » Pour la coach, les questions de fin d’entretien sont l’occasion de revenir sur certains points, pour ajouter - éventuellement - certaines choses que vous auriez oublié de dire, mais aussi pour montrer ce que vous avez compris et témoigner de votre motivation. Elle conseille donc de préparer une liste d’au moins 10 questions en amont de l’entretien. « Je sais que ça peut paraître excessif. Mais il y a de fortes chances pour que la plupart d’entre elles soient abordées pendant l’entretien, alors plus vous en aurez en stock et plus il vous en restera pour la fin. »
8. Parler du salaire bien trop tôt
Vous n’êtes qu’au premier entretien alors la route est encore longue avant de décrocher le Graal… et le salaire qui va avec. Même si la question du salaire est importante, ne gâchez pas vos efforts en l’abordant trop tôt, au risque de passer pour un mercenaire motivé uniquement par l’appât du gain. Surtout, à ce moment du process, « Vous n’êtes pas encore en position de force », signale Karen. Alors ne vous précipitez pas, la question viendra tout naturellement au moment voulu.
Enfin, n’oubliez pas que lors d’un entretien, c’est votre parole contre celle de… personne d’autre. Les seuls éléments qui peuvent alors faire office de preuve pour le recruteur, ce sont les exemples. Ne vous privez pas, donnez-en un maximum. Tout ce que vous dites doit pouvoir être illustré par un exemple tiré de vos anciennes expériences professionnelles ou personnelles. Un entretien sans exemples, c’est un peu comme dire à un inconnu dans la rue qu’on est la reine d’Angleterre, on n’a aucune crédibilité. Que ce soit pour disposer d’assez d’exemples qui attestent de vos expériences, pour dresser une liste de questions conséquentes à ressortir en toute fin d’entretien, ou simplement pour adopter la bonne attitude face au recruteur, vous l’avez sans doute compris, un entretien réussi passe avant tout par une grande préparation. Au boulot !
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