Entretien d'embauche : les « green flags » à repérer pour faire le bon choix
12 déc. 2024
5min
On parle beaucoup des « red flags », ces comportements ou paroles problématiques qui sont autant de signes avant-coureurs d’une catastrophe annoncée de type date foireux ou manager toxique. On évoque moins leur pendant positif, les « green flags », les signes qui nous donnent envie de rejoindre les rangs d’une entreprise. Malgré le stress et l’appréhension, vous avez pourtant intérêt à vous y raccrocher en entretien où certains sont déjà détectables ! Petit florilège de ceux qu’il faut surveiller de près avant de se lancer, basés sur vos (bonnes) expériences.
« J’ai ri lors des échanges ? J’ai envie d’aller plus loin… » - Andréa*, 39 ans, cheffe de projet en communication digitale
Au cours de ma carrière, j’ai déjà passé un petit paquet d’entretiens, et qu’on le veuille ou non, le cadre reste sérieux, avec des codes rigides : candidat versus recruteur, chacun dans son rôle, de chaque côté de la table. Alors quand je tombe sur une personne détendue, qui sourit à certaines de mes saillies ironiques (les imperméables au second degré n’y survivent pas), je me dis que ça démarre sous de bons auspices ! Mieux, si elle rebondit et me renvoie la balle là je me dis : « ok on se comprend », ça me donne envie de creuser car cela doit refléter le mood général l’équipe. Je suis une grande bosseuse et j’adore mon métier, mais je ne peux pas l’exercer dans une ambiance morose.
« Un recruteur qui s’intéresse VRAIMENT à moi ! » - Blaise*, 27 ans, product designer
Rien de pire qu’être face à un recruteur qui ne sait pas qui vous êtes ! Et franchement, je ne force pas le trait, ça m’est arrivé plusieurs fois de voir la personne en face de moi en train de découvrir mon CV, limite à le lire à voix haute pour meubler. A contrario, quand le recruteur me pose des questions précises, me demande de détailler un projet en particulier (en le nommant), ça fait monter d’un cran la qualité des échanges. Pour moi, c’est gratifiant, je sens que je ne suis pas là par hasard, que j’ai vraiment été sélectionné pour qui je suis et ce que j’ai fait. Ça me laisse imaginer que si je rejoins cette boîte je ne serai pas un numéro, que je serai bien accueilli et considéré. Du coup pour moi c’est feu vert direct (si le salaire suit bien évidemment) !
« Je vois de la diversité autour de moi » - Claire*, 22 ans, alternante assistante en ressources humaines
Je porte certaines convictions chevillées au corps, notamment en matière de diversité et d’inclusion. Sauf que je débute ma carrière, et que, même si je compte bien œuvrer à terme, à faire bouger les lignes des entreprises sur le sujet, il faut quand même que je fasse mes premières armes pour remplir mon CV. Du coup, je recherche des environnements pro qui sont déjà avancés sur le sujet, histoire d’être compatibles. Alors quand je passe un entretien, j’observe attentivement comment sont aménagés les bureaux (sont-ils adaptés pour les personnes en situation de handicap ?), si les toilettes sont non-genrées, si les personnes que je croise dans les allées ne sont pas des clones… Autant de signes extérieurs qui feront pencher la balance dans le positif pour ma part !
« Une discussion se crée » - Amaïa, 21 ans, stagiaire en RH
Mon green flag ? Quand les recruteurs ne se prennent pas pour des robots non-programmés à improviser. Combien de fois suis-je tombée sur ces personnes qui, munies de leur feuille de questions, arboraient un visage impassible et me gratifiaient seulement de quelques « ok », éternellement suivis par « question suivante ». Ce type d’entretien me laisse indifférente, voire me démotive face à ce faible enthousiasme. Alors quand le recruteur ose aller off-script et interagit avec mes réponses, l’expérience n’est pas du tout la même. Une réelle discussion se crée et cela me donne l’impression d’être écoutée. Je sens que mes réponses sont valorisées, qu’elles sont intéressantes et pertinentes. Cela me laisse penser que mon opinion sera elle aussi écoutée une fois dans l’entreprise !
« Qu’est ce que vous attendez de votre manager ? » - Jeanne*, 21 ans, assistante de recherche
Cette question, suivie d’une analyse de ma réponse en comparaison avec ses propres pratiques : c’est carton plein de mon côté. Cela me donne l’impression que mon manager to be souhaite réellement comprendre mes besoins et mes attentes. Et même qu’il serait prêt à adapter son approche en fonction de ce qui fonctionne pour moi. Bien sûr, il y a toujours l’option que la personne mente, mais c’est toujours plus encourageant qu’un recruteur qui ne demande pas !
« Quand l’entretien est préparé » - Bastien, 31 ans, chargé de communication
Lors de mes entretiens, j’ai pu constater qu’un bon accueil se remarque immédiatement : la salle est préparée et tous les membres du jury ou les recruteurs sont présents à l’heure. Malheureusement, j’ai parfois vécu des situations, notamment dans les collectivités, où un membre a pu arriver avec 10 minutes de retard en s’excusant d’une réunion précédente, ou encore où personne ne savait quelle salle avait été réservée. Pour moi, c’est un signal révélateur de l’organisation de la structure.
« Un recruteur qui ne te décrédibilise pas » - Marion, 30 ans, vendeuse
Lorsqu’un employeur ne te décrédibilise pas pendant un entretien, que ce soit sur la base d’un manque d’expérience ou d’études dans le domaine pour lequel on postule. Ça peut paraître évident mais pourtant, j’ai rencontré de nombreux recruteurs qui ne prenaient pas ma candidature au sérieux. Si on me fait comprendre qu’on me laisse ma chance au même titre qu’une personne qualifiée, alors là je fonce !
« Il y a une transparence sur les défauts et les défis du job » - Justine, 24 ans, social media manager
Vanter son entreprise c’est bien, mais être transparent sur les défis ou les petits défauts d’une entreprise ou d’un poste c’est nécessaire ! Ça permet de prendre une décision éclairée, de ne pas avoir de mauvaise surprise à la prise de poste. Et puis il faut bien être honnête : aucun job n’est parfait. On m’a déjà dit en entretien : « Je vous préviens, c’est un poste très administratif, ça ne plaît pas à tout le monde », ou « C’est vraiment une toute petite équipe pour l’instant donc il faut être assez débrouillard », et j’ai beaucoup aimé cette honnêteté. S’il n’y a pas de tabou à l’entretien, cela m’indique que l’entreprise n’est pas dans le déni de ses limites et qu’elle saura les adresser.
« Quand il n’y a aucun tabou sur l’argent » - Lola, 33 ans, chargée de vente
Quand la discussion sur le salaire tombe, je trouve ça rassurant que l’employeur ne bégaie pas et dise « au vu de vos expériences et/ou études, ce que vous demandez est légitime. » C’est ce que j’ai eu lors de mon dernier entretien, et ils m’ont même donné plus que ce que je demandais pour être sûr de rejoindre l’entreprise. Quand ça se passe comme ça, on n’a plus qu’une question « où est-ce que je signe ? »
« Quand les perspectives d’évolution sont abordées » - Agathe, 30 ans, cheffe de produit
Quand un recruteur me parle de perspectives d’évolution dans la boîte et de possibilités de suivre des formations. Je me sens plus en confiance, je crois plus facilement à un projet long-termiste et à une réelle envie de m’accompagner.
« Quand on essaye de me donner envie du poste » - Alice, 30 ans, content manager
Je ne tiens pas nécessairement à ce qu’on déroule le tapis rouge pour moi, mais j’aime que mes interlocuteurs ne soient pas uniquement dans une dynamique de test. En tant que candidat, je ne sais encore rien du poste ni de l’entreprise et je compte bien sur le moment de l’entretien pour être rassurée à ce sujet et surtout que ça me motive. Si un recruteur essaie de me vendre le poste et de me donner un max d’infos dessus, cela montre qu’il est fier de ce qu’il a à offrir et qu’il ne prend pas le candidat pour acquis. Ça montre une certaine implication qui rend l’échange très humain.
« Un process clair et une bonne communication, même entre les entretiens » - Gabrielle, 30 ans, journaliste
Dans mon entreprise actuelle, on m’indiquait la suite du processus dès les entretiens et le recruteur me tenait informée à chaque étape, même si c’était pour me dire que leur réflexion prenait plus de temps que prévu. Je n’avais même pas le temps de le relancer que j’avais des nouvelles ! C’était très agréable car j’avais l’impression d’être prise en considération.
*Le prénom a été modifié pour préserver l’anonymat.
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