Reconversion professionnelle : 7 conseils pour s'orienter quand on est perdu
04 mai 2023
5min
Changer de métier, oui. Mais pour faire quoi ? Nombreuses sont les personnes à se trouver dans cette impasse, coincées dans un emploi qui ne leur convient plus, sans pour autant parvenir à se projeter dans une autre voie. À l’heure où les carrières n’ont plus rien de linéaire et où de nouveaux métiers émergent sans cesse, choisir sa nouvelle trajectoire peut parfois être un véritable casse-tête. Un manque de visibilité qui peut faire peur, mais qui n’a rien d’insurmontable. Nos astuces vont vous aider à mieux cerner vos attentes pour vous orienter vers un métier susceptible d’y répondre.
Le changement a parfois du bon
Les parcours professionnels sont aujourd’hui moins rectilignes qu’ils ne l’étaient autrefois, lorsqu’il était encore courant de passer une grande partie de sa carrière dans une seule et même entreprise. D’après une étude menée par l’Observatoire des Trajectoires Professionnelles, en 2022, un Français sur trois a connu une transition professionnelle, soit 35,8% de la population active ! Si la crise du Covid a bien sûr joué son rôle et a pu conduire ceux dont les conditions de travail ont été particulièrement dégradées à vouloir changer de voie, l’origine de ces reconversions professionnelles est aussi à chercher du côté des évolutions sociétales.
Désormais, les attentes ne sont plus les mêmes : trouver un emploi qui a du sens et qui correspond à nos valeurs est devenu un véritable défi. En témoigne la deuxième édition du Baromètre de la formation et de l’emploi 2021, qui estime que les reconversions professionnelles des Français sont avant tout motivées par « une volonté de se rapprocher de ses valeurs et de vivre de sa passion ». In fine, près de la moitié des actifs pense à changer d’emploi à plus ou moins long terme, et un tiers dans les deux années à venir selon cette même étude. Et nul besoin d’avoir cumulé de longues années d’expérience pour ressentir un besoin de changement, puisque 34% des 18-24 ans souhaitent déjà se reconvertir. Vouloir changer de métier n’a donc rien d’anormal et devient même de plus en plus courant. Mais encore faut-il savoir vers quelle voie s’orienter.
Identifier les raisons de son départ
Pour cela, une première étape peut d’abord être d’identifier par quoi est motivée l’envie de changement. Est-ce un manque d’intérêt pour l’activité exercée ? Un manque de sens par rapport aux valeurs qui nous animent ? Ou plus concrètement, un salaire trop peu élevé ou une mauvaise ambiance interne à l’entreprise ? Analyser ce qui vous pousse à vouloir changer de métier permet de mieux identifier les critères qui seront importants pour vous lors de votre future recherche d’emploi.
Désirer un salaire plus élevé n’impliquera pas nécessairement un changement de voie - une évolution de poste ou une négociation en interne peut parfois suffire, là où un manque d’intérêt pour le métier exercé appellera à un changement plus radical. La reconversion professionnelle a certes le vent en poupe, mais elle ne convient pas à tout le monde, et mieux vaut prendre le temps de creuser ce qui vous pousse à vouloir changer de voie avant de tout envoyer valser.
Y aller en douceur
Une fois l’envie de changement actée, reste ensuite à identifier vers quelle voie se diriger.
1) Faire un travail d’introspection
Pour essayer de cibler au mieux la voie qui pourrait vous convenir, ne réfléchissez pas immédiatement en termes de métier, mais plutôt en termes de traits de caractères et d’intérêts personnels : qu’aimez-vous faire pendant votre temps libre ? Quel trait de caractère vos amis louent-ils souvent chez vous ? Qu’est-ce qui vous rend heureux au quotidien ? Apprendre à bien se connaître est une étape indispensable pour être à même d’identifier dans quel métier vous pourrez vous épanouir au mieux.
2) Lister ses indispensables et ses rédhibitoires
N’hésitez pas également à lister les critères qui vous semblent indispensables lors de votre prochain poste, et à l’inverse ceux qui paraissent rédhibitoires : rejoindre une petite structure afin d’ajouter une nouvelle corde à votre arc, exercer un métier en lien avec votre engagement environnemental, viser un certain salaire minimal…
3) Se faire accompagner
Pour vous accompagner dans cette tâche, de nombreuses formules ont émergé ces dernières années, mêlant développement personnel, coaching, tests de personnalité, activités variées… Pionnier sur le marché, l’organisme Switch Collective propose par exemple des accompagnements en collectif, sur deux mois, pour apprendre à mieux se connaître, être plus aligné avec ses valeurs, et identifier des pistes concrètes de reconversion. Autre acteur du secteur, Chance, propose un bilan sur 12 semaines, entièrement en ligne, mêlant activités individuelles et séances en visio avec un coach. Enfin, certains cabinets de coaching se spécialisent selon les profils, comme le cabinet Garance&Moi, 100% féminin. La bonne nouvelle, c’est que ce type de bilan nouvelle génération est souvent pris en charge par le Compte Personnel de Formation (CPF), au même titre que le bilan de compétence. Choisissez une formule qui colle le mieux avec vos attentes et votre emploi du temps, et surtout, n’hésitez pas à demander des avis autour de vous, pour ne pas vous faire entourlouper !
4) Faire le point sur ses acquis
L’étape la plus classique quand on souhaite changer de voie consiste en effet à réaliser un bilan de compétences, via un organisme extérieur spécialisé, un cabinet de coaching ou même en interne, dans votre entreprise. Dans la plupart des cas, le bilan de compétences peut donc être financé via votre CPF. S’il est réalisé en dehors de votre temps de travail, votre employeur n’a évidemment pas à être mis au courant. Ce bilan a avant tout pour objectif de faire le point sur vos acquis et sur vos motivations, dans le but de vous aider à dessiner un nouveau projet professionnel. Toutefois, sur ce dernier point le bilan de compétences peut parfois s’avérer décevant. Idéal pour savoir ce que l’on sait déjà faire, le bilan « classique » échoue parfois au moment de nous aider à identifier ce que l’on a envie de faire. D’où l’intérêt de bien se connaître en amont.
Autre alternative pour ceux qui ne bénéficieraient pas du CPF et qui n’ont pas envie de faire un trou dans leurs finances : les Conseils en Évolution Professionnelle (CEP). Mis en place en 2018, ces derniers permettent de prendre rendez-vous gratuitement avec un conseiller dédié, pour faire le point sur son avenir professionnel. Valorisation de compétences, création d’entreprise, découverte de nouveaux métiers ou de formations adaptées, le CEP, comme le bilan de compétences, a pour but de clarifier les besoins professionnels et affiner un projet.
5) Tester un métier
Vous doutez encore de votre réorientation ? Pourquoi ne pas vous tester sur quelques semaines ? Parce que rien ne vaut d’exercer un métier pour savoir si celui-ci est fait pour nous, Pôle Emploi a également mis en place des Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel (PMSMP) pour les personnes sans emploi ou salariées, engagées dans une démarche d’insertion ou de réorientation professionnelle. Le but ? Tester un métier sur une période d’un mois maximum, en conditions réelles. Une façon efficace de voir si le métier envisagé vous plaît, et de déconstruire certains fantasmes sur des métiers dont les difficultés sont parfois sous-estimées…
6) Échanger avec des professionnels du secteur
Pour mieux appréhender un métier dont les contours peuvent vous sembler un peu flou, n’hésitez pas à contacter directement des salariés du secteur. Cela peut tout simplement être via un message sur LinkedIn, ou sur un autre réseau social, ou tout bêtement par mail, en ciblant des entreprises qui vous intéresseraient potentiellement. Rien de tel pour remettre un peu de concret sur des intitulés de postes parfois bien abstraits.
7) Passer des entretiens
Dans le cas où vous auriez déjà en ligne de mire certaines entreprises, prenez votre courage à deux mains, et postulez ! C’est encore le meilleur moyen de vous faire une idée de la culture d’entreprise, du poste qui vous attend et du champ d’action qu’il recouvre.
Enfin, ne vous mettez pas la rate au court-bouillon si vous n’êtes pas absolument certain de savoir vers quel métier vous diriger : essayez, quitte à vous tromper, et tirez les enseignements de vos échecs comme de vos réussites ! Et surtout, gardez en tête que 85% des emplois de 2030 n’existent pas encore, donc qui sait, votre métier rêvé en fait peut-être partie…
Article édité par Gabrielle Tremblay ; Photographie de Thomas Decamps
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