5 tips de recruteurs pour montrer que vous vous projetez dans le poste en entretien
06 nov. 2023
4min
Comment montrer au recruteur que l’on se voit faire un bout de chemin ensemble ? Jusqu'où peut-on se projeter sans tomber dans l’excès ? On vous livre la recette de ce savant dosage, à ajuster selon votre tempérament, votre intérêt pour le poste à pourvoir et la personne qui vous fait face.
Avec ses allures d’évaluation scolaire, dans une atmosphère mêlant le trac et la séduction d’un premier date –le romantisme en moins–, l’entretien d’embauche est une véritable épreuve. Dans ce contexte, savoir se projeter dans le poste et manifester au recruteur cette envie d’avancer ensemble peut faire toute la différence : c’est une preuve de motivation qui laisse entrevoir vos souhaits et aspirations si vous intégriez l’entreprise. Nos experts Léo Bernard, formateur en recrutement et Karine Trioullier, coach de carrière, vous livrent leurs conseils pour parler d’avenir avec un recruteur, sans la jouer « beau parleur ».
Conseil n°1 : participez activement à l’échange
Quoi de plus décevant qu’une personne qui semble désintéressée, voire carrément ennuyée pendant qu’on lui parle ? Prouver son intérêt, c’est d’abord être réellement présent lors de l’entretien d’embauche. Cela passe par le langage non verbal –être tourné vers son interlocuteur, le regarder dans les yeux, réprimer son envie de bailler– et par le verbal, en participant activement à la conversation. « Quelqu’un qui attend toujours les questions ne montre pas son envie de se projeter, même si ce n’est pas forcément vrai. Au contraire, contribuer à construire un échange fluide et naturel montre que vous voulez que les choses se passent bien », affirme Karine Trioullier.
Si votre interlocuteur collabore régulièrement avec la personne qui occupe le poste que vous visez, vous avez notamment tout intérêt à vous intéresser à son parcours. « On ne va pas faire le pedigree de tout le monde, mais on peut essayer de comprendre le rôle et l’histoire de cette personne dans l’entreprise. Ce n’est pas de la familiarité, mais un intérêt qui fait partie de l’échange professionnel », poursuit la spécialiste.
Conseil n°2 : montrez votre intérêt
Non, vous n’aurez pas l’air du personnage principal de la série You pour avoir scrollé la page LinkedIn de vos potentiels futurs collègues. Vous renseigner sur l’entreprise, sa situation économique, ses salariés et leurs parcours respectifs est tout à fait normal. Il n’y a aucun mal à se montrer transparent sur ce point. « Ces recherches sont primordiales pour ne pas se tromper d’employeur et LinkedIn est une mine d’informations. Il faut d’abord le faire pour soi, et non pas pour jouer au bon élève », rappelle la coach professionnelle.
Laisser un souvenir positif au recruteur, c’est certes montrer que vous avez préparé ce rendez-vous et que vous savez à quoi vous attendre… sans, pour autant, basculer dans un trop-plein d’entrain qui pourrait le refroidir. « J’ai déjà eu des candidats qui arrivaient en me disant : “J’ai lu tous tes articles, j’ai écouté tous tes podcasts, j’ai l’impression de te connaître.” Ça peut être flippant. Il faut faire attention à ne pas mettre trop de dynamisme, lorsque ça ne s’y prête pas », nuance Léo Bernard. Jauger la personne qui vous fait face peut effectivement s’avérer utile, sachant qu’il existe autant de recruteurs que de tempéraments.
Conseil n°3 : parlez du futur
Se projeter revient à parler du futur, et donc de votre possible évolution au sein de l’entreprise. C’est l’occasion d’aborder vos attentes vis-à-vis du poste, de la boîte et plus largement, du travail. « À la question “Combien de temps vous vous voyez rester chez nous ?”, inutile de pipeauter. Il faut donner une grille de lecture et évoquer vos critères pour rejoindre l’entreprise, qu’ils concernent la formation, la politique de rémunération, le télétravail, les congés respiration… Cela revient à donner votre mode d’emploi et si vous êtes satisfait sur ces points à moyen ou long terme, vous n’aurez sans doute pas envie d’aller voir ailleurs », résume Karine Trioullier.
Aborder la question des formations, comme par exemple en parlant d’une compétence peu sollicitée dans la fiche de poste que vous souhaiteriez développer, est aussi le signe que vous vous voyez rester un moment dans l’entreprise.
Conseil n°4 : restez authentique
N’essayez pas d’endosser un rôle qui ne vous correspond pas, ni de vous travestir pour plaire à la personne qui vous reçoit, au risque de présenter une version faussée de vous-même. Davantage, évitez les questions basiques et passe-partout pour tenter de séduire platement le recruteur. « Selon moi, tout ce qui relève de généralités, de compliments ou qui est dit sur un ton mielleux peut sonner faux. Dire qu’on aime bien l’autre, ce n’est pas le convaincre de nous prendre, mais chercher à lui plaire. Ça évoque un masque social qui n’est pas rassurant pour les recruteurs », poursuit Karine Trioullier.
L’idée est plutôt de créer une connexion qui marquera l’esprit de la personne qui vous fait face… et tant pis si ça ne le fait pas. Yannis Sioudan, attaché de presse et directeur général de Interférence Press, en a déjà fait l’expérience. « En général, je réalise une présentation de moi, de comment je me vois dans l’entreprise, de ce que je peux apporter… Ça a parfois joué en ma défaveur, comme cette fois où mon profil n’a pas été retenu et où on m’a répondu : “C’était la meilleure présentation, mais tu as trop de personnalité pour notre agence.” » D’abord frustré par cet argument, Yannis a fini par voir le côté positif de cette candidature rejetée : « Après coup j’ai remis en question ma personnalité, mais finalement cela m’a aidé à m’imposer, à me dépasser et à créer mon agence. »
Conseil n°5 : gardez une marge de progression
Un magicien ne dévoile jamais ses tours, au risque de n’avoir rien de nouveau à proposer. Il en va de même pour vous en tant que candidat : si vous vous investissez trop dès le premier entretien, le second pourra s’avérer bien plat, en comparaison du souvenir brûlant que vous aviez laissé. « Le but d’un premier entretien est que chacun se cherche, pour voir si les deux parties peuvent se convenir mutuellement. Plus les entretiens continuent, plus votre motivation est censée augmenter. Si vous vous projetez trop dès le premier rendez-vous, vous n’aurez plus de marge de progression », explique Léo Bernard.
Selon le spécialiste en recrutement, l’idéal est de rester un peu sur la réserve afin de pouvoir monter crescendo lors des entretiens suivants. Enfin, n’oubliez pas ces petites attentions qui montrent votre intérêt avant et après l’entretien d’embauche : laisser une note lorsque vous candidatez, envoyer un message de remerciement après le rendez-vous, relancer le recruteur après une semaine…
Article édité par Mélissa Darré, photo par Thomas Decamps
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