9 dates clés pour comprendre l’origine de la fête du travail

01 mai 2020 - mis à jour le 26 avr. 2023

2min

9 dates clés pour comprendre l’origine de la fête du travail
auteur.e.s
Thomas Decamps

Photographe chez Welcome to the Jungle

Juliette Cahen

Editorial project manager @ Welcome to the Jungle

Battre le pavé le jour de la « Fête du travail », c’est un peu comme manger du chocolat à Pâques, c’est une tradition. Mais que célèbre-t-on exactement en ce 1er mai ? Si nous sommes nombreux à bénéficier d’un jour chômé à travers le monde, peu d’entre nous en connaissent vraiment l’origine. Il est temps de rembobiner l’histoire, du 1er mai 1886 à 2023, de Chicago à nos rues pavées, lumière sur un tournant décisif dans l’histoire des travailleurs…

1886 : Aux origines américaines de l’histoire du premier mai, le massacre de Haymarket square

Jusqu’au XIXème siècle, les journées de travail sont interminables : entre dix et quatorze heures. Un mouvement pour une revendication de huit heures journalières, alors embryonnaire, prend de l’ampleur aux Etats-Unis. Trois jours après une grève généralisée le 1er mai qui réunit près de 350 000 travailleurs, une manifestation au Haymarket square de Chicago dégénère, créant un bain de sang.

20 juillet 1889 : Le premier mai devient journée de revendication internationale

Lors de l’Exposition universelle à Paris, les travailleurs européens se réunissent pour le congrès de l’Internationale socialiste et décident de créer une journée pour catalyser les revendications internationales : le 1er mai est choisi, en mémoire du mouvement du 1er mai 1886 de Chicago.

1er mai 1890 : Le premier 1er mai en France

Conscients que leurs revendications gagnent du terrain, les ouvriers défilent pour demander une réduction du temps de travail. Ils portent un triangle rouge à la boutonnière. Ses trois côtés représentent la répartition du temps entre le travail, les loisirs et le sommeil.

1er mai 1891 : Le drame de Fourmies

À Fourmies, une cité ouvrière du Nord de la France, des ouvriers descendent dans les rues pour réclamer la journée de huit heures. Les forces de l’ordre tirent sur les manifestants qui tentaient d’obtenir la libération des grévistes emprisonnés dans la mairie plus tôt dans la matinée. Bilan : 10 morts.

25 octobre 1906 : Création du Ministère du Travail

Le gouvernement de Georges Clemenceau crée le ministère du Travail pour être le réceptacle des revendications ouvrières. Cette même année, la CGT, créée en 1905, participe pour la première fois au défilé du 1er mai.

23 avril 1919 : Instauration de la journée de huit heures

Le Sénat ratifie la loi instaurant la journée de huit heures. Une victoire symbolique pour les revendications historiques du mouvement ouvrier. Exceptionnellement, la Haute Assemblée déclare le 1er mai 1919 journée chômée.

24 avril 1941 : Le 1er mai devient un jour chômé sous le régime de Vichy

Sous l’occupation, le régime de Vichy tente de s’approprier le 1er mai. La loi Belin sous le maréchal Pétain fait de ce jour « la fête du Travail et de la Concorde sociale », remplaçant ainsi l’appellation « Journée internationale des travailleurs » désignée par l’Internationale socialiste. Le 1er mai devient alors officiellement « Fête du travail » : un jour chômé, mais non payé.

Avril 1947 : Le 1er mai devient un jour payé sous le gouvernement de la libération

Le Gouvernement provisoire de la République Française (GPRF) confirme, sans pour autant reprendre la terminologie vichienne « Fête du travail », que le premier mai demeurera un jour férié. Mais qu’il sera, en plus, payé.

1er mai 2023 :

Cette année, le 1er mai aura une saveur particulière. La treizième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites s’organisant sur cette fête du travail, les manifestations risquent d’être encore plus nombreuses et importantes que les années précédentes. Alors que la réforme du système des retraites a été promulguée par le président de la République après validation du Conseil constitutionnel, l’intersyndicale appelle les français à battre le pavé, une nouvelle fois, avec au menu, un « raz-de-marée populaire ».

Photo d’illustration by WTTJ

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