Entretien d'embauche : 15 techniques d'hommes politiques pour esquiver les questions
25 avr. 2024
3min
Pour réussir un entretien, il est certes utile de préparer les questions à l'avance, mais pourquoi ne pas aussi s'exercer aux meilleures esquives possibles ? Nos tips pour devenir LV1 Langue de bois, façon homme politique.
Qu’on se le dise, l’entretien d’embauche n’a rien d’un débat télévisé dans lequel on favoriserait le pugilat au dialogue apaisé pour faire monter les audiences. C’est un moment privilégié d’échange durant lequel candidats et recruteurs se sondent et tentent de se convaincre de rejoindre le parti adverse, si tant est que l’amour soit réciproque. Toutefois, à la manière de nos hommes et femmes politiques cuisinés sur les plateaux par des journalistes, sur le grill du recruteur, certaines questions sont plus délicates que d’autres. Par exemple, les fameuses questions pièges qui semblent éliminatoires comme : « donnez-moi trois qualités et trois défauts » ; « quelles sont vos prétentions salariales ? » ou encore « pourquoi vous et pas un autre ? » Et si, on s’inspirait des nos chers politiques pour esquiver l’interrogatoire comme eux esquivent les polémiques, tout en faisant passer nos messages clés ?
S’interrompre soi-même, idéal quand on sent que l’on commence à raconter n’importe quoi. Par exemple quand on commence à s’étaler sur son aversion pour les réveils à 8h du matin. « Bref, je m’écarte un peu du sujet, revenons-en à nos moutons ! »
Dire que c’est une question pertinente pour flatter l’égo du recruteur, mais ne pas répondre pour autant. « Je comprends tout à fait l’intérêt de cette question. Surtout à une époque où l’expertise sur ce sujet se fait de plus en plus rare ! D’ailleurs, ça me rassure que vous me demandiez cela car je cherche à rejoindre une entreprise qui est vigilante sur ces points précis ! » Ah, quel baratin…
Dire que jamais ô grand jamais vous n’auriez la prétention de répondre pour vous-même ! « Oh, les meilleures personnes pour parler de mon esprit d’équipe sont certainement mes anciens collègues, mais je ne peux pas m’exprimer pour eux… »
Garantir ce que vous n’êtes pas, sans éclairer pour autant votre manager sur qui vous êtes vraiment. « Avec moi, vous pouvez être sûr de ne pas tomber sur un égo surdimensionné qui cherche à écraser les autres ! » Ce qui ne vous empêche pas d’être un gros flemmard.
Faire mine de reformuler la question du recruteur, pour l’emmener sur un autre terrain. Histoire de le remettre à sa place et de reprendre le contrôle de la situation. « Ah, je vois ce que vous voulez dire… En fait, je crois que vous souhaitez plutôt entendre parler de ma vision stratégique pour l’équipe, n’est-ce pas ? D’ailleurs, c’est ça qui vous intéresse le plus… » En bref, vous savez mieux que lui.
Retarder le moment de la réponse, autrement appelé le « J’y répondrai plus tard » ; « Si je pense que vous devriez développer une stratégie d’acquisition ? C’est une question passionnante qui mérite réflexion. Je dois étudier le sujet plus en profondeur avant de pouvoir développer une réponse pertinente. »
Rendre les choses plus complexes qu’elles ne le sont vraiment à l’aide de phrases verbeuses, voire perdre complètement le recruteur. « Pour moi c’est intéressant à condition d’analyser que l’absolu ne doit pas être annihilé par l’illusoire précarité de nos amours et qu’il ne faut pas cautionner l’irréalité sous des aspérités absentes et désenchantées de nos pensées iconoclastes et désoxydées par nos désirs excommuniés. » Et vice et versa.
Avoir l’audace de remettre en question la question, carrément. Vous pouvez par exemple laisser entendre au recruteur qu’il n’est plus à la page : « Cela m’étonne que vous vous intéressiez à mes compétences sur cette technologie. Il y a quand même mieux aujourd’hui… Non ? »
Prendre par les sentiments, redoutable. « Même si l’expérience avec ce collaborateur était compliquée, quand il est parti, il m’a serré dans les bras et remercié pour tout ce que je lui avais apporté… Et ça, ça reste gravé dans ma mémoire voyez-vous. »
Différer la réponse dans le but de faire oublier la question. Efficace pour ne pas répondre à la question : « pouvez-vous m’expliquer ce trou dans votre CV ? » ; « Je vais vous répondre mais tout d’abord, permettez-moi de vous dire que je suis vraiment très heureux d’être en entretien d’embauche avec vous. »
Répondre par une autre question, ou la technique du contre Kem’s. « La vraie question n’est pas de savoir si mes prétentions salariales sont justifiées par rapport à mon expérience, mais de savoir quelles compétences vous souhaitez offrir à votre entreprise ? »
Poser une question dont seul vous, avez la réponse pour déstabiliser votre interlocuteur et lui prouver qu’il n’est lui-même pas à votre niveau. Ça ne vous mènera pas très loin, mais peut-être arriverez-vous à impressionner le recruteur sur un malentendu. « Combien coûte un porte-avions ? Vous le savez, vous ? Je vais vous expliquer… »
La prétérition : dire qu’on ne va pas parler d’une chose, tout en le faisant. À la question « Quel est votre plus grand défaut ? », vous pourriez répondre « l’honnêteté » ( ce qui n’est pas un défaut aux yeux de la plupart des gens). Puis d’ajouter : « je pourrais répondre à cette question de manière conventionnelle et dire des choses clichés comme « je suis perfectionniste », et c’est vrai aussi, mais je ne le ferai pas, encore une fois c’est bien mon honnêteté qui prévaut. »
L’anaphore, ou le fait de répéter un mot en tête de phrase pour obtenir un effet de martèlement d’une idée qui rentre bien dans le crâne. Le fameux « moi président » remanié à la sauce « moi [insérer ici le nom du poste] » suivi de votre vision pour l’entreprise. Sans doute une légère impression de déjà vu pour le recruteur mais un matraquage qui peut faire son effet.
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